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La Photo du jour #78 (Tamara)

6/11/2012

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Photo
Tamara Al Saadi, comédienne, metteur en scène, auteure de la pièce Chrysalide dont je parlais #61 et #66. Au bar Les Foudres, à Paris (anecdote, toutes les comédiennes que j'emmène là-bas s'habillent en bleu). 

Quand on tripote les balance des blancs, on atteint des aberrations chromatiques assez étonnantes parfois (aucune retouche sur cette photo). Il y a à la fois trop de bleu, trop de rose, trop de contraste et pas assez de couleur. Alors pourquoi aimé-je beaucoup cette photo? 

1) Parce qu'il se passe quelque chose de très étrange entre le premier et l'avant-plan. Le visage est excessivement centré, donnant un côté artificiel à la composition, le regard fort s'impose, plongé dans le nôtre. Tout est très net, les traits, les cheveux. Visage surex, plastique, de répliquante, ambiance SF.

A l'arrière-plan, des gens passent. Je n'ai pas attendu pour shooter mais je les ai floutés au maximum en ouvrant à f1,8. Ils sont là, et pas là en même temps, comme dans un autre espace, un autre siècle. Ils bougent, mais leurs gestes sont figés. On perçoit un corps à droite, mais c'est un parapluie rose accroché au mur, touche en écho de la bouche du même ton. Les mains de l'homme sont très présentes, mais il n'a pas de tête. 
La position des mains, les poignets blancs, le costume sombre, les aplats de couleurs fondues, me font penser à une fresque peinte, un tableau d'arrière-plan ou un reflet dans un miroir, un peu comme dans le Bar aux Folies-Bergères d'Edouard Manet (toutes proportions gardées). 
Ce flou étrange et détaché de l'arrière-plan donne un peu de profondeur à cette photo trop lisse, rehausse et découpe le visage trop pâle.

2) Parce qu'il y a Tamara dedans. C'est agréable de la photographier, parce que son visage ne s'éteint jamais. Tout vit, bouge, pense, dans les yeux, les gestes, les postures. Une proposition différente toutes les 30 secondes, aucun risque de se répéter. Nous parlions de beauté, de ce que ça veut dire, "physique atypique", toutes ces salades auxquelles les comédiens sont confrontés en permanence, dans les castings, les agences de pub. Mots de la norme, de l'assimilation, de la ressemblance, quand la beauté dissemble, la plupart du temps, parce que c'est un mouvement du dedans vers le dehors, un élan, ça bouge. 

Bref, en la photographiant, et nous en riions, Tamara m'a successivement fait penser à Marie Laforêt, Juliet Berto, Anne Sinclair, Isabelle Adjani, Béatrice Dalle... Mais surtout, Tamara ressemble à la raison pour laquelle j'aime ce métier. 
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