Seulement en photographie, il n'y a pas de raccords, et la balance des blancs peut être un moyen d'interpréter et de transformer ce qu'on voit, pour mieux le retrouver. Odile a un teint de porcelaine et des traits délicats. Dans l'ambiance grise de cet après-midi, éclairée par la lumière indirecte de la baie vitrée, elle devenait jaune. Au mieux, beige (balance des blancs "correcte").
En forçant l'appareil à traiter le bleu comme du blanc, on enlève du jaune, la lumière se glace, les taches claires bleuissent légèrement. Les rouges se refroidissent et s'intensifient. J'ai mis un certain temps à régler cette affaire de balance des blancs, obtenant quelques portraits farfelus (peau violette, lumière indigo....), mais cette neutralité (apparente) de la lumière qui laisse voir le modèle, un peu comme il semble qu'on y voit mieux dans un matin clair d'hiver, est exactement ce que je veux faire. Maintenant, il faut trouver le moyen d'envoyer les photos sur Internet sans cette affolante déperdition de qualité, de profondeur.