Wladimir en concert au Baron, hier nuit. Quand on se refuse, par principe, à balancer des flashes au visage des sujets, on se dépatouille avec les moyens du bord. Ici, trois loupiotes qui se battent en duel, rouges qui plus est... Mais aussi des reflets dans les miroirs, le piano à queue qui fait surface réfléchissante, et une (autre) photographe qui se balade avec un écran de leds collé à son appareil. Donc, attendre qu'elle passe devant le chanteur (-pianiste-compositeur) pour shooter, jouer des lignes et des reflets en décadrant un peu, et prier pour ne pas trembler pendant le long temps de pause (1/25è de seconde ici, c'est très lent contrairement à ce qu'on pourrait croire). Les visages en triangle des musiciens et de la jeune femme à l'arrière-plan tiennent à peu près l'ensemble. Ouf.
Wladimir? Des chansons volatiles, à la fois légères et amples, délicates, à la tendresse acérées par le souvenir d'amours perdues. A écouter... http://www.myspace.com/wladimirpariente Hier après-midi. J'ai croisé le petit chaperon noir, du côté du Père-Lachaise.... Lola Bonnet-Fontaine, dans la lumière douce de l'automne.
Une nouvelle petite galerie de portraits à découvrir en cliquant sur cette photo.... Extraits d'un book pour Jérôme Wirtz.
Et un entretien à lire online autour des vertus comparées de l'argentique et du numérique, là. .... Samedi 12 novembre, sur une scène du 104, Lucie se collette avec l'exercice difficile de l'improvisation théâtrale. http://www.ecoledujeu.com/lenjeu
Hall du centre Georges Pompidou, 9 novembre à 14h. J'aime beaucoup cet endroit... Photographier cet endroit. Parce qu'avec la hauteur des murs, les baies vitrées et le sol miroitant, les gens ont une démarche particulière, à la fois flottante et rapide, rythmique. Une sorte de ballet. Et il y a ceux qui restent assis là à attendre on ne sait quoi ou à regarder, comme moi, les allées et venues des autres. Une scène, et des spectateurs. Et c'est si grand que jamais la foule ne fait masse : ce sont des petits îlots qui se croisent, des couples, des gens seuls. Dans le brouhaha d'un espace conçu pour être collectif, c'est la solitude qu'on perçoit, mais une solitude heureuse, tranquille, en promenade. Les expos sont inégales, la cafétéria est ridiculement chère, divers interdits absurdes entravent le visiteur, certes. Mais ce mouvement de ballet planant fait partie de la construction au même titre que les tuyaux bleus et les néons.
Il est difficile à photographier, là il y a peut-être quelque chose... dans le rythme des montants de fenêtre, et des silhouettes à contre-jour : le geste à gauche des jambes lancées en avant, les trois types assis dans la même position, la femme un peu raide plus au centre, presque déséquilibrée, et à droite entre deux verticales noires cette silhouette légère de femme en marche dont on distingue les talons, et jusqu'au reflet sur le sol. Et cette grande étendue vide à l'avant-plan, la géométrie des lignes de force qui barrent le cadre et construisent l'espace comme un cube, et le noir qui envahit la photographie en la retournant vers son centre. Elle est à la fois vaste et close, solennelle et anecdotique. Rue Lafayette, mercredi à 17h. Je photographie souvent cette rue parce que je termine mes pelloches avant de les déposer au labo, sur le trottoir d'en face. J'avais pris cette vue il y a 15 jours, au soleil couchant, aveuglant et doré. La version presque hivernale, argentique et noir et blanc, ici. J'aime la perspective forte et franche, cassée par le papier blanc par terre, la profondeur de champ, le regard qui se perd au loin, le sens interdit central qui bataille contre ces lignes de fuite, et tous ces détails qui apparaissent peu à peu, les types dans la voiture à l'avant-plan, le Mickey sur le bus à gauche, la femme qui avance bras croisés, et toujours ces reflets sur le bitume, plus émouvants que des pavés au clair de lune.
Jérôme Wirtz, Paris, 8 novembre. Jérôme est comédien, il est venu faire quelques photos pour son book. Je lui trouve des airs de Travolta, et de James Dean. D'ailleurs il avait le bon T-shirt. Il n'y a pas de hasard...
Plage de Trouville, le 5 novembre. Il fait froid et les lieux sont presque déserts. Les jeux d'enfants, jaunes, bleus rouges, paraissent incongrus, vides et posés au milieu de nulle part. Comme à chaque fois, la plage s'étend dans une apesanteur étrange, qui n'existe qu'ici. Plage de fiction, dont les planches résonnent des films qu'on y a tournés. La géométrie au cordeau est brisée par les champs de coquillages écrasés, les gros nuages en volutes, et les touches défraîchies des filets de badminton. C'est difficile de photographier Trouville, mélancolique et douce, dont l'atmosphère se dissout une fois réduite à l'échelle du cadre. Quelques essais à voir ici...
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Avril Dunoyer |