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Michel Rocard lors de la conférence Chine-Europe 2014 - Repenser le développement global, à la mairie du 4ème, le 5 décembre. Le Forum Chine-Europe, dont Michel Rocard est l'un des cofondateurs, multiplie les rencontres entre européens et chinois : des acteurs de tous les secteurs et de tous les milieux socioprofessionnels débattent de sujets actuels et échangent leurs expériences, idées et projets. Des rencontres biennales sont organisées alternativement en Chine et en Europe. Cette année, le thème du Forum est d'une actualité brûlante : "Face au changement climatique, repenser le modèle de développement global".

Dans la série en couleurs réalisée pour le Forum, je choisis ces deux photos pour un diptyque en noir et blanc. D'abord parce que la décomposition du geste oratoire me semble intéressante, ensuite parce qu'elles sont éclairées différemment des autres (pour lesquelles j'obtiens une lumière égale envoyant un coup de flash sur le plafond en voûte qui culmine à 5 mètres). A la droite de M. Rocard, il y a un grand écran de projection, qui se transforme en réflecteur géant, une fois le flash orienté vers ma gauche. Le fond tend ainsi à disparaître dans l'ombre, et la lumière concentre l'attention sur l'orateur et sa gestuelle. 

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Première étape d'une nouvelle série centrée sur les visages et les gestes, uniquement éclairée au flash et photographiée dans la pénombre. En réduisant les éléments de l'image au maximum, l'océan des possibles s'ouvre. Après quelques tâtonnements, s'impose une teinte à la fois mate et mordorée qui permet aux petits détails d'exister vraiment : modelés des traits, reflets des cheveux, contrastes des plans. Plus théâtral, le noir et blanc fonctionne aussi très bien, à condition d'être vigoureusement contrasté. 
En photographiant quasiment dans le noir, une intimité nouvelle s'installe avec le modèle, plus libre de ses mouvements, invité à créer ce qu'il veut tant que ses mains sont dans le champ. Nous cherchons ensemble cet accord entre geste, visage et lumière. Le dispositif systématique, toujours le même, met en valeur les différences, les expressions, les émotions de chacun. Envie de photographier la planète entière de cette façon-là, lyrique et simple.