Il est difficile à photographier, là il y a peut-être quelque chose... dans le rythme des montants de fenêtre, et des silhouettes à contre-jour : le geste à gauche des jambes lancées en avant, les trois types assis dans la même position, la femme un peu raide plus au centre, presque déséquilibrée, et à droite entre deux verticales noires cette silhouette légère de femme en marche dont on distingue les talons, et jusqu'au reflet sur le sol. Et cette grande étendue vide à l'avant-plan, la géométrie des lignes de force qui barrent le cadre et construisent l'espace comme un cube, et le noir qui envahit la photographie en la retournant vers son centre. Elle est à la fois vaste et close, solennelle et anecdotique.
Hall du centre Georges Pompidou, 9 novembre à 14h. J'aime beaucoup cet endroit... Photographier cet endroit. Parce qu'avec la hauteur des murs, les baies vitrées et le sol miroitant, les gens ont une démarche particulière, à la fois flottante et rapide, rythmique. Une sorte de ballet. Et il y a ceux qui restent assis là à attendre on ne sait quoi ou à regarder, comme moi, les allées et venues des autres. Une scène, et des spectateurs. Et c'est si grand que jamais la foule ne fait masse : ce sont des petits îlots qui se croisent, des couples, des gens seuls. Dans le brouhaha d'un espace conçu pour être collectif, c'est la solitude qu'on perçoit, mais une solitude heureuse, tranquille, en promenade. Les expos sont inégales, la cafétéria est ridiculement chère, divers interdits absurdes entravent le visiteur, certes. Mais ce mouvement de ballet planant fait partie de la construction au même titre que les tuyaux bleus et les néons.
Il est difficile à photographier, là il y a peut-être quelque chose... dans le rythme des montants de fenêtre, et des silhouettes à contre-jour : le geste à gauche des jambes lancées en avant, les trois types assis dans la même position, la femme un peu raide plus au centre, presque déséquilibrée, et à droite entre deux verticales noires cette silhouette légère de femme en marche dont on distingue les talons, et jusqu'au reflet sur le sol. Et cette grande étendue vide à l'avant-plan, la géométrie des lignes de force qui barrent le cadre et construisent l'espace comme un cube, et le noir qui envahit la photographie en la retournant vers son centre. Elle est à la fois vaste et close, solennelle et anecdotique.
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Avril Dunoyer |