Quand on achète un appareil photo numérique, on ne pense pas tellement à l'objectif. Un bon objectif, c'est généralement cher, donc on se contente d'abord du petit zoom qui accompagne le boîtier dans les formules standard. On compense avec des objectifs empruntés, ou un équipement argentique plus lourd à utiliser.
Le problème du zoom, c'est d'abord que son diaphragme n'ouvre pas beaucoup (du moins, le mien), ensuite que les lentilles bougent tout le temps, donc le piqué de l'image est moins bon, enfin qu'on zoome et dézoome frénétiquement pour trouver la bonne focale, en se figeant progressivement sur place.
Conséquemment, j'ai enfin acheté le petit objectif de 50 mm qui me manquait. 50 mm, c'est la focale dont l'échelle est la plus proche du regard humain, qui ne rapproche ni n'éloigne. Son ouverture à f1,8 (contre f3,5 pour le zoom), permet de photographier sans flash en basse lumière , et de produire, en réduisant la profondeur de champ, de beaux flous d'arrière-plan.
C'est donc globalement l'euphorie.
Avec Lucie, mon modèle favori qu'on ne présente plus, nous avons prospecté pour trouver de nouveaux fonds, de nouveaux lieux pour les portraits. Des murs colorés, des encadrement de portes cochères, quelques centimètres de fenêtres cathédrales, derrière le canapé, devant des tissus emmêlés, sous la table, dans la pénombre.
C'est donc la fin du sempiternel mur blanc.
La prise de vue devient plus vivante, tant l'on bouge autour du modèle pour trouver le bon angle. J'ai des courbatures et des beaux flous, vive le 50 mm.
Sur ce, je retourne faire des bulles.